Monuments à visiter et petit patrimoine


MESSE A L'EGLISE DE LOUPES : 

Tous les lundis matin à 9h et le deuxième samedi du mois à 18h30


EGLISE SAINT ETIENNE DE LOUPES

 

Les premières mentions écrites que nous ayons de l’église Saint Etienne de Loupes datent du XIVème siècle (comptes de dîmes de l’Archevêché, puis nomenclature des paroisses de 1398).

 

Sa construction est toutefois antérieure, et daterait du XIIème siècle.


Le portail d’entrée est en plein cintre, orné de simples voussures reposant sur de petits chapiteaux coiffant de courtes colonnettes abîmées. Il est surmonté par une corniche soutenue par des modillons dont la sculpture a été effacée.


Ce portail permet d’accéder, en contrebas de deux marches, au narthex, dans lequel on distingue deux portes murées. Celle du coté nord permettait vraisemblablement d’accéder directement dans le presbytère, aujourd’hui détruit. Celle du coté sud était une porte réservée aux cagots (lépreux et pestiférés).


La nef est séparée du narthex par une grande arche en plein cintre située sous le clocher mur extérieur. Leur largeur est d’environ 6 m, pour une longueur totale de plus de 20 m. A l’est, le chœur occupe une surface carrée d’environ 4 m de coté. Les murs du narthex, du nord de la nef et ceux du chœur sont construits de façon identique, en petits moellons. Ce qui laisse à penser que l’église avait dès son édification des dimensions voisines de celles d’aujourd’hui. Dimensions qui paraissent importantes, compte tenu de la population de la paroisse.


Au sortir de la guerre de cent ans, au milieu du XVème siècle, l’église est en ruine. On peut penser que c’est de cette époque que date la reconstruction en pierre de taille du mur sud de la nef, et celle d’une voûte en pierre, légèrement ogivale, sur le tiers de sa longueur du coté chœur, ainsi qu’une autre au-dessus du chœur lui-même. Le nouveau mur ayant été construit à environ 50 cm à l’extérieur du précédent, l’axe de la voûte se trouve décalé par rapport à celui de l’église. Il est agrémenté à l’extérieur de modillons à motifs alternativement végétaux et à figures humaines, supportant la corniche. La construction de cette voûte a également nécessité le rehaussement de la toiture, ce qui est nettement visible sur le mur nord dont la charpente repose sur une paroi plus élevée d’environ 50 cm au dessus de la corniche d’origine.


Il faut attendre la visite épiscopale du Cardinal de Sourdis en 1610, et celle de François Boulaire, Curé de Quinsac, en 1617, pour avoir des précisions écrites concernant l’église : elle est pauvre mais dotée de l’indispensable. La couverture est bonne. Les vitres sont cassées en quelques endroits, ainsi que les carreaux de sol. La tribune et la sacristie ont besoin de réparations. Le mobilier et les objets de culte doivent en partie être mis en conformité avec les ordonnances ecclésiastiques.


D’autres visites suivront, qui permettront de connaître les évolutions et modifications apportées au bâtiment et à son mobilier.


Les troubles de la Fronde laissent l’église en piteux état et sans ressource au milieu du XVIIème siècle. En 1692 elle est toutefois à nouveau en état satisfaisant. En 1764 est reconstruit le clocher mur actuel.


A la révolution, le Curé Louis Colas devient le premier Maire de la commune. Il établit les premiers actes d’état civil qui remplaceront les registres paroissiaux qu’il tenait à jour jusque là. Il sera également le dernier Curé résidant dans la paroisse. L’église est fermée jusqu’en 1840, date à partir de laquelle le Vicaire de Bonnetan viendra la desservir.


C’est aussi du XIXème siècle que datent divers aménagements importants : mise en place d’un nouvel autel en marbre. Peintures sur les murs et la voûte du chœur, dont une représentant Saint Stéphane (ou Saint Etienne), patron de l’église. Construction d’un porche en pierre, à trois voussures, dans l’une desquelles est aménagé un local de desserte, comportant une cheminée dont le conduit s’appuie curieusement le long du clocher mur.


Le presbytère était adossé au mur nord de l’église et débordait à l’emplacement occupé aujourd’hui par la salle polyvalente. Son jardin s’étendait le long du cimetière jusqu’à la route. Le bâtiment a été détruit, car ses poutres étaient fichées dans le mur nord de l’église et menaçaient de basculer, entraînant ce mur dans leur chute.


C’est de 1982 que date la réfection du mur nord, et de la période 1982 – 1995 que date la restauration complète de l’église, telle qu’on la connaît aujourd’hui.


Peu de mobilier intérieur a été conservé :

  • Présence d’un bénitier en calcaire dur, sur les parois duquel sont gravées des figures géométriques,
  • Tabernacle aménagé dans un mur de la sacristie, dont la porte en bois est ornée d’une peinture du XVII ème siècle, figurant deux anges soutenant un ciboire,
  • Coffre en bois du conseil de fabrique (conseil chargé de gérer et d’entretenir l’église), sous le tabernacle de la sacristie, à l’arrière de ferrures cadenassées qui n’ont pas résisté au temps,
  • Grand tableau représentant l’Annonciation, qui a été installé le 5 Août 1714. On en connaît le nom du peintre, celui de l’encadreur et leurs adresses à Bordeaux, ainsi que le nom des donataires de Loupes et les sommes qu’ils ont versées pour l’acquérir, ce qui est rare pour un  tableau religieux de cette époque.


Mr Louis HERAUD